First night [ Die ]

Sakito n'arrivait toujours pas à réaliser l'évolution des choses entre son hunter et lui. Il avait passé tout le trajet à le regarder, souriant, et s'était de nouveau sentit rougir lorsqu'il avait déposé un baiser au coin de ses lèvres. La lexus avait cessé de vrombir une fois garée dans le parking souterrain, et avant d'en sortir, Sakito se pencha près de son beau prince charmant pour déposer un baiser des plus tendres sur ses lèvres. Ses doigts vinrent effleurer sa joue, et son regard croisa le sien, avant qu'ils ne se décident enfin à sortir du véhicule. Le parking était désert... Comme l'immeuble lui même, probablement.

Le jeune homme glissa doucement sa main dans celle du plus grand, et ils montèrent à l'appartement, profitant du trajet en ascenceur pour s'offrir un autre baiser, chaste. Deux tours de clés, Sakito alluma la lumière et il laissa ses chaussures dans l'entrée tandis que Die en faisait de même. Lorsqu'ils furent tous deux débarassés de leurs manteaux, Sakito adressa un manifique sourire à son invité.

- Je suppose que je ne te propose pas de café...

Die l'avait mis en garde la dernière fois qu'il était la pire pile éléctrique du monde lorsqu'il buvait du café, alors vallait mieux éviter vu l'heure tardive. Sakito lui fit un clin d'oeil complice et s'approcha de lui.

- Désires-tu boire quelque chose?

Sakito se serrait volontiers blotti dans ses bras, avec un chocolat chaud devant la cheminée, comme dans les films... Sauf qu'il avait pas de cheminée, mais des radiateurs. Tout de suite moins romantique... Il aurait aussi pu descendre à la cave chercher une bouteille de vin, mais ils avaient déjà bu du saké au restaurant, il vallait mieux éviter de mélanger les alcools. De plus, Sakito ne tenait pas vraiment bien l'alcool, et ne tenait pas à être saoul ce soir.
Ne pouvant plus résister plus longtemps, le brun se percha sur la pointe des pieds et passa ses bras autour du cou de son prince, ses lèvres venant trouver les siennes sans difficulté...

Un frisson lui parcourut l'échine lorsque ses pieds se posèrent sur le carrelage encore froid. Cet endroit respirait la pureté et la solitude. Autant que son studio, si ce n'était davantage. Mais Die savait que cette ambiance disparaîtrait pour laisser place à une chaleur amoureuse. A peine fut-il débarrassé de son manteau qu'à nouveau les bras de son chérubin venaient s'enrouler autour de son cou, pour son plus grand plaisir. Les siens encerclèrent la divine taille de son tout aussi divin assaillant. Il ne refusa pas les lèvres qui s'offraient à lui. Plutôt mourir que de commettre un tel crime. Mais il s'en détacha finalement pour aller murmurer au creux de son oreille.

- Non merci. Je crois qu'il est trop tard pour l'apéro. Par contre je viens de me rappeler d'une chose très préoccupante...

Sans attendre de réponse, le hunter reporta son attention sur le visage de Sakito. Regarda ses lèvres avec envie. Et sourit en l'embrassant à nouveau.

- ... je n'ai pas eu de dessert.

Ses bras puissants ramenèrent lentement le bassin de son bel amant contre le sien, collant leurs corps, invitant leurs désirs à prendre part à cet échange langoureux. En parlant de langue, celle du plus grand semblait assez affamée et ne se privait pas pour entreprendre une minutieuse exploration de la bouche de Sakito. Pendant ce temps, des mains agiles bien qu'hésitantes se glissèrent doucement sous le vêtement de l'adorable propriétaire des lieux, osant à peine caresser son dos de peur qu'il prenne peur, qu'il voie soudainement le chasseur comme un pervers, ou que savait-il encore. En fait il ne savait pas si Sakito était si... prêt pour ce qui allait se passer. Peut être qu'il n'avait rien prévu d'autre qu'un café et une soirée télé, après tout. Et peut être qu'il n'avait pas autant envie de lui que ce qu'il avait pu espérer. Et en fait peut être qu'il l'avait juste pris en pitié, qu'il agissait par simple compassion comme pour certains de ses clients, ou pire... qu'il considérait qu'il n'était pas en mesure de refuser quoi que ce soit à un hunter sous prétexte qu'il est censé protéger la race humaine... ou parce qu'il est dangereux...

A cette pensée, Die se raidit. Ses mains s'immobilisèrent et sa langue quitta sa bien aimée jumelle. Il laissa tout de même ses mains sur les hanches de Sakito pendant que son regard se plantait dans le sien.

- Sakito, je... euh... est-ce que tu...

Incapable de trouver ses mots, le hunter soupira. Baissa la tête.

- Si on continue comme ça, dans quelques minutes plus rien ne pourra m'arrêter... Et... je ne veux pas t'obliger à faire quoi que ce soit que tu ne veux pas absolument... quelle que soit la raison...

Les bras de Die s'enroulèrent autour de la taille du plus petit, qui se sentit frissonner intensément. Les paroles qu'il lui murmura le firent rougir légèrement, et sourire bien sur. Il laissa son prince charmant coller leurs deux corps l'un contre l'autre, et le désir grimpa; du moins pour Sakito... Première fois de sa vie il avait envie de quelqu'un... Il prolongea leur échange avec beaucoup de sensualité, jusqu'à ce que Die interrompe les choses, plongeant son regard dans le sien. Ses paroles le firent sourire, il tenait à lui au point de ne pas vouloir le forcer à faire quoi que ce soit... Sakito lui adressa un sourire rassurant et laissa ses doigts fins jouer avec les cheveux de son bel amant, avant de lui voler un tendre baiser et de le regarder de nouveau.

- Die... Ne t'aurais-je pas déjà repoussé si je n'avais pas partagé tes envies?

Le hunter savait qu'il avait un fort caractère, à voir comme il avait remballé ses deux ex clients lors de leur première rencontre. Par de simples gestes il communiqua à Die qu'il lui appartenait corps et âme. Il le serra un peu plus contre lui et vint l'embrasser avec passion, laissant une de ses mains se poser sur sa hanche, soulevant légèrement et timidement son haut pour effleurer sa peau, comme les doigts du roux l'avaient fait dans son dos quelques instants plus tôt. Que craignaient-ils à ne pas réprimer leurs désirs? Rien du tout. Ils étaient seule dans l'appartement, ils étaient tous deux majeurs et vaccinés, et Sakito avait tout ce qu'il fallait dans sa chambre.
Il se sentit rougir un peu à cause d'une demande qui vint à ses pensées. Il regarda son amant en souriant timidement et lui vola un tendre baiser. Non, ce genre de demandes ne se faisait pas par des mots, mais par des gestes. Aussi, tout en restant dans les bras du beau hunter, il recula dans le couloir, l'emmenant avec lui en direction de sa chambre. Ce qu'il voulait dépassait de loin le fait de coucher avec lui... Il n'avait jamais vraiment eu de première fois, et il voulait que ça soit Die qui lui fasse cet honneur, pas un autre. Personne d'autre. Jamais personne d'autre ne poserait ses mains sur son corps, il n'y a qu'a lui qu'il voulait s'offrir...

Ils se dirigèrent vers la chambre d'un pas lent mais assuré. Sakito se sentit rougir lorsque ses vêtements le quittèrent, et sentant que les colliers serraient gênants, il les retira tous d'un coup, les posant sur le meuble dans le couloir. Le beau hunter se retrouva torse nu à son tour, les vêtements gisants au sol tandis qu'après une chutte monumentale occasionnée par une commode, les deux hommes gisaient sur le lit. C'était la prémière fois pour Sakito qu'un homme avait le droit d'entrer dans sa chambre alors ça lui faisait une impression étrange. Mais là, ce n'était pas un simple homme qu'il avait entre ses bras, mais un homme avec qui il avait envie de partager son existence. Le détecteur de mouvements dont était dotée la pièce avait déclenché une lumière tamisée, suffisament forte pour que les détails du corps de Die n'échappent pas aux yeux du brunet, mais aussi suffisament faible pour qu'elle ne soit pas gênante pour leur pudeur.

Un long frisson parcourut l'échine de Sakito quand les lèvres de son bel amant vinrent gouter à sa peau, tandis que son médaillon froid glacait légèrement sa peau par endroits. Ce contact était plus qu'agréable... Les mains du jeune homme partirent doucement à la découverte du corps au dessus de lui, et il ferma à demi les yeux, ne pouvant réprimer un soupir d'envie en sentant son cou se faire assaillir de la sorte. Sakito pouvait sentir quelques cicatrices sous ses doigts, mais il ne fut pas rebutté le moins du monde. Après tout, la violence faisait partie du métier de Die, et il trouvait que ces marques donnaient une certaine sensualité à son corps.

Tendrement, le jeune homme fit relever le visage à Die et le regardant en souriant, un regard pétillant de bonheur. Une de ses mains vint caresser doucement sa peau, avant de passer dans ses cheveux tandis que ses lèvres venaient emprisonner celles tant désirées la veille, et encore tant désirée au moment présent. Sa langue coquine vint trouver sa jumelle sans aucune difficulté, profitant de ce baiser qu'il fit durer le plus longtemps possible tandis qu'inconsciament son corps tout entier se cambrait de façon sensuelle, s'abandonnant tout entier, le corps comme l'esprit, aux bras musclés et rassurants du hunter. Timidement, il laissa ses mains glisser dans son dos, puis sur ses hanches, laissant à peine le bout des doigts se faufiler sous le pantalon de Die, juste le bout pour ne pas presser trop les choses.

Surpris par la lumière qui se déclenchait, Die se redressa un instant. Mais très vite la tension retomba. Ce n'était que le système de lumières automatiques. Rien de menaçant à l'horizon. Juste lui et une créature de rêves. Il reprit ses baisers. Toujours plus passionnés.

Les mains de Sakito sur son torse ne tardèrent pas à effleurer les reliques de son passé brutal. Elles pouvaient lire sur ces lignes plus claires que la peau de Die toutes ses chutes, ses bastons, ses passages à tabac, ses mauvaises surprises, ses plans foireux... Toutes les situations dans lesquelles il s'était retrouvé plus ou moins volontairement et qui avaient forgé son caractère autant que son corps. Du verre, du bois, des lames, des graviers, du bitume... Nombre de matières peu délicates avaient déjà parcouru ce corps. Pour la première fois, un contact doux et chaud. Aucune hostilité, et aucune douleur. Du moins jusqu'à ce que lesdites mains se posent sur la cicatrice encore toute récente de son épaule droite. Le hunter gémit de douleur. Son buste s'affaissa légèrement. Prenant appui sur un bras, il saisit la main de son tortionnaire pourtant bien intentionné. La baisa tendrement.

- Où tu veux... mais pas là. Sauf si tu veux vraiment passer un mauvais quart d'heure, ajouta-t-il avec un sourire sadique.

Il posa la belle petite main sur sa hanche comme pour lui signifier qu'elle ne devait pas s'arrêter pour autant, et qu'elle avait tout loisir de poursuivre sa ballade. Ce qu'elle fit sans hésiter, pour le plus grand bonheur de Die.
Puis le chasseur sentit son visage s'éloigner de celui de Sakito. Des doigts fins s'insinuèrent entre ses cheveux, le faisant frissonner. Ce genre de caresse comptait parmi des préférées. Il adorait ça depuis qu'il était tout petit et crut se souvenir que ce petit faible lui venait de ses mères adoptives qui avaient l'habitude de communiquer leur affection par des caresses dans les cheveux. Comme quoi, il ne leur était pas si étranger que ça finalement... Avant que des lèvres gourmandes s'emparent de sa bouche, il lut dans les grands yeux de son amant toute la malice enfantine qu'il avait cherchée pendant des années. Son coeur s'emballa. Dans un élan sauvage il laissa sa langue harceler celle de Sakito, ses deux mains tenant sa tête angélique de peur qu'elle ne veuille s'enfuir.

Les petits doigts qui venaient fureter près de sa ceinture le firent sourire. Ainsi il hésitait? Soit. Il était temps de montrer au jeune homme que ce corps musclé et meurtri qui reposait au dessus du sien était en sa possession exclusive, qu'il se plierait au moindre de ses volontés, et qu'il avait envie du sien comme jamais. Sans que sa langue vorace ne se calme, Die laissa ses mains glisser sur le torse de son amant, redécouvrir son ventre, faire un cercle autour de son nombril au passage, et finalement se stopper sur la boucle de sa ceinture. Là seulement Die stoppa net son baiser. Il releva la tête, planta son regard dans celui de Sakito en reprenant son souffle. Un sourire espiègle sur les lèvres. Il défit la ceinture sans quitter Sakito des yeux, et la fit glisser lentement entre les passants... Le bruit métallique fut étouffé par la moquette. Boutons. Braguette. Bientôt l'indésirable pantalon fut ouvert. Le hunter déposa un rapide baiser sur le nez de son ange avant de se reculer. Lentement... très lentement... il fit glisser le pantalon, dévoilant des jambes galbées qu'il s'empressait d'embrasser au moindre centimètre carré découvert. Arrivé au bout, il jeta le vêtement, et se délecta de la vue de ce corps dont les moindres contours se dessinaient devant lui.

- Hmmm... Je crois que finalement, tu vas passer un bon... très bon quart d'heure...

D'un mouvement félin, le prédateur -déjà affamé mais mettant tout en oeuvre pour élever le désir à son paroxysme- se glissa entre les jambes nues. Les deux mains qui s'étaient posées sur les genoux descendirent sur les cuisses avec une lenteur qu'on ne leur aurait pas soupçonnée, remontèrent en passant sur l'arrière des cuisses, et finalement redescendirent rapidement pour caresser les adorables petites fesses. Pendant ce temps, les lèvres de Die avaient repris leur jeu sur le ventre plat de l'ancien prostitué, aidée d'une langue joueuse...

Sakito fut désolé de faire mal à son amant. Il se mordit la lèvre inférieure et déposa un frêle baiser juste en dessous de la plaie. Promis, il lui soignerait, et soignerait toutes ses plaies, même les plus petites, les plus ridicules. Plus jamais il ne laisserait une plaie quelconque blesser le corps de Die. Tous deux avaient soufferts, sauf que pour Sakito il n'y avait qu'une seule trace visible, une énorme balafre lui couvrant tout le bas du dos, causée par un client bourré qui avait cassé une bouteille de bière et l'avait frappé avec. Sakito avait voulu esquiver, mais en roulant sur le côté son dos avait été blessé... D'ailleurs à l'hôpital on lui avait dit qu'il avait eu de la chance, car l'os avait failli être atteint. Etrangement, il ne gardait pas de cicatrices vraiment visibles du bombardement, juste une petite cicatrice cachée sous ses épais cheveux. Les menaces le firent sourire, il savait que Die n'oserait pas lever la main sur lui, de la même façon que tout ex-prostitué qu'il était, jamais il n'oserait blesser le coeur de son hunter...

Il ne put réprimer un léger gémissement, premier depuis... depuis toujours, lorsque les doigts de son beau prédateur effleurèrent sa peau en approchant de la boucle de sa ceinture. Lui qui s'était retrouvé nu des dizaines, des centaines de fois même devant des hommes sans jamais en être gêné, il se sentit rougir. Jamais il n'avait tant voulu un homme. Jamais même il n'avait voulu un homme... Il considérait ce moment comme les préliminaires de sa première fois... Il savait que Die saurait rendre les choses encore plus magiques qu'elles ne l'étaient déjà. Ses jambes furent mises à nu, et les mots de son bel amant le firent sourire, et il laissa un gémissement sensuel passer ses lèvres entrouvertes aux caresses sur sa peau. Tendresse... Mot inconnu pour lui jusqu'à ce soir. Son corps réagissait plus que bien, et une belle bosse était largement visible sous son boxer couleur de nuit.

Trouvant toute fois la situation profondément injuste, il se redressa, s'asseyant sur le lit tout en laissant ses mains glisser sur le torse de son beau démon, et tout en l'embrassant il ouvrit son pantalon, y laissant entrer légèrement ses mains au niveau des hanches. Il atrappa délicatement le bord du vêtement, et faisant s'allonger son amant pour faciliter les choses, il le mit dans le même équipement que lui. Se faufilant entre ses cuisses pour l'embrasser, il ne jugea tout de même pas bon de rester ainsi. Ses mains vinrent touver celles de Die, croisant leurs doigts, et il le fit s'asseoir sur le lit, venant se placer au dessus de lui, laissant ses bras encercler son cou. Il lui offrit un baiser des plus passionés, ses jambes fines s'enroulant autour de sa taille, rapprochant ainsi leurs corps et faisant se rencontrer leurs désirs mutuels. Se souvenant de ses paroles, il vint lui murmurer à l'oreille, tout en laissant son souffle courir sur sa peau.

- Le meilleur quart d'heure possible...

Son ton n'avait rien à voir avec le ton faussement provocateur qu'il avait jadis employé avec ses clients, si souvent qu'il en avait été dégouté. Avec Die il agissait naturellement, il savait qu'il n'avait pas besoin de fausser ce qu'il était pour lui plaire. Pensant que cette position là ne serrait pas des plus confortables pour son bel amant, il se laisa tomber en arrière, décroisant ses jambes afin d'attirer son Die, son Die à lui tout contre son corps.